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Une obligation qui peut être gagnante pour l'entreprise Etre prêt pour l'audit énergétique

Au 5 décembre 2015, les entreprises de plus de 250 salariés ou de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires devront avoir réalisé un audit énergétique qui, au-delà de l'aspect réglementaire, peut amener à bâtir une vraie politique énergétique.

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Pour une fois, « une réglementation peut faire gagner des euros car 10 à 20 % d'économies sont envisageables dans notre secteur », souligne Sébastien Richomme, responsable du service « technique, énergie et risques » à Services Coop de France, en se référant à l'audit énergétique à réaliser pour le 5 décembre prochain pour les entreprises de plus de 250 salariés ou de 50 M€ de chiffre d'affaires ou encore de 43 M€ de total de bilan. Au moins 200 coopératives agricoles, tous secteurs confondus, seraient concernées par cette obligation d'audit et vingt à trente négoces d'appro-collecte. Pour être en conformité, deux cheminements sont possibles : mener un audit énergétique suivant la norme EN 16247 ou bien, obtenir la certification Iso 50001, relative à un système de management de l'énergie, qui exempte d'audit énergétique, mais qui n'est pas à aborder sous ce seul objectif.

La synthèse d'un rapport d'audit énergétique doit comprendre le numéro du certificat lorsque l'audit est réalisé par un prestataire externe, les informations générales relatives à l'entreprise auditée, dont la surface des bâtiments faisant l'objet de l'audit, la ou les activités auditées, la consommation et le type d'énergie utilisée pour l'ensemble des usages énergétiques, le montant de la facture d'énergie associée aux différents types d'énergies consommées.

Un audit avec des propositions d'actions

Le rapport va au-delà d'un arrêt sur image puisque l'auditeur est appelé également à élaborer des propositions d'amélioration de l'efficacité énergétique et des actions à mettre en place avec l'évaluation de leur coût, des économies d'énergie annuelles engendrées, et de leur temps de retour sur investissement. Cependant, toute entreprise n'est pas dans l'obligation de suivre ces préconisations.

Ce n'est pas l'option prise par la Cal 54 qui voit dans cet audit une démarche de progrès (lire encadré). Tout comme le groupe Dauphinoise, qui a fait auditer certains de ses magasins Lisa et silos, en inscrivant cette démarche dans une approche plus globale de RSE. Cet audit est source de réflexions sur la pertinence de « renouveler du matériel au lieu de maintenir l'existant concernant certains silos », avance Frédéric Fayant, directeur technique en charge de la maintenance. Ou bien, sur le passage au Led concernant l'éclairage des magasins dont « l'intensité lumineuse pourrait être abaissée de 1 000 lux à 700-800 lux ». Ou encore, sur la conception des nouvelles serres « avec des verres isolants, en double vitrage, et une couverture en polycarbonate ».

Pour accompagner les entreprises de l'appro-collecte, Coop de France Métiers du grain va éditer un guide de l'audit énergétique pour fin mai. Par ailleurs, le site web de l'Observatoire de l'énergie des métiers du grain est en train d'être amélioré, afin de proposer des OAD en ligne avec des grilles de raisonnement, des indicateurs de performance, etc. L'audit énergétique peut être assuré par un auditeur interne ou un prestataire externe. Dans les deux cas, des compétences spécifiques sont demandées, leurs modalités sont précisées dans l'arrêté d'application (lire encadré). Une liste de prestataires qualifiés devrait être mise en ligne début avril sur le site de l'Afnor. LNE et OPQIBI procèdent aussi à la qualification de prestataires. Toutefois, si l'entreprise est certifiée Iso 14001, elle peut recourir à un auditeur non qualifié.

A ce jour, Services Coop de France a audité cinq coops, toutes activités confondues. D'autres sont en cours. La FNA a organisé en décembre dernier une vidéo conférence avec une vingtaine de négoces. Si les vertus de cet audit sont reconnues par certaines entreprises, d'autres craignent ne pas avoir un retour sur investissement des frais engagés.

Audit énergétique ou Iso 50001 ?

Benjamin Perdreau, de l'Afnor, invite les entreprises à évaluer le coût d'un audit et celui de l'Iso 50001. « Dans certains cas, la certification Iso 50001 peut revenir moins cher. En outre, elle ouvre le droit à des bonifications pour les CEE. » Aussi, avant de se décider, le calcul est sans doute à faire. Il s'agit d'analyser aussi le niveau de culture énergétique souhaitée dans l'entreprise. Et d'avoir en tête qu'avec l'Iso 50001, l'entreprise s'engage à apporter des améliorations tous les ans si elle veut préserver sa certification.

Hélène Laurandel

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